En 2011 la France comptait 28 243 000 résidences principales. Parmi celles-ci 58,05 % étaient occupées par des propriétaires, 18,42 % faisaient partie du parc locatif social et 23,52 % du parc locatif privé.
Comme le souligne l’étude de deux chercheurs de l’EDHEC Business School, dans un rapport intitulé « Les dysfonctionnements du marché locatif privé et le rôle de la régulation » la part du parc locatif privé n’a cessé de décroître de façon quasi continue depuis trente ans.
Les français avaient ces dernières années de plus en plus accédé au statut de propriétaire, aidé en cela notamment par quelques mesures fiscales comme celles de la loi TEPA (2007). Cette tendance est-elle toutefois durable ?
Un attrait fort pour la propriété
La France se rêve toujours en France de propriétaires. Lorsque l’on sonde nos concitoyens sur leurs objectifs de vie le fait d’acquérir leur résidence principale apparaît en bonne place dans leurs projets. Une étude récente Nexity / Ifop, parue dans le JDD, nous apprenait ainsi que la baisse des prix anticipée par les français avait d’ailleurs encore plus renforcé leur désir de propriété.
Cet attrait est très ancré dans la population puisque les français estiment, à une écrasante majorité (91%), que le statut de propriétaire est préférable à celui de locataire (9%). En période de difficultés économiques la propriété reste perçue comme un critère de stabilité rassurant.
Un rejet de la location ?
D’après une étude de l’OCDE, 91% des français sont satisfaits de leur logement. Les français ne ressentent par conséquent pas de malaise quant aux caractéristiques de leur résidence principale. Majoritairement, nos concitoyens, locataires inclus, apprécient leur habitation.
Le malaise tiendrait donc plutôt à leur statut qu’à leur lieu de résidence. Les choses sont toutefois en train de changer. Depuis quelques années se développe chez certains, une déconvenue face à un rêve de la propriété qui s’éloigne jusqu’à devenir hors de portée. En 2011 une étude du réseau Orpi réalisée par l’Ipsos nous apprenait même que 47% des locataires avaient abandonné leur projet de devenir propriétaire.
On n’est donc pas face à un phénomène de rejet du logement locatif en tant que tel. Les français sont au contraire de plus en plus convaincus qu’ils resteront locataires plus longtemps. On assiste à l’abandon rationnel d’un rêve : celui de devenir propriétaire.
Locataires à vie ?
Le statut de locataire apparaît donc de plus en plus comme un statut durable et de moins en moins comme une étape sur le chemin de la propriété. La conjoncture renforçant ce phénomène. Malgré quelques ajustements le niveau des prix immobiliers reste élevé. Par ailleurs le différentiel grandit entre le coût de la propriété et l’évolution, plus contenue, du niveau des loyers.
Tout ceci a pour conséquence l’apparition d’une génération de français qui resteront locataires une bonne partie de leur vie voire toute leur vie. Une génération de français qui en a d’ailleurs de plus en plus conscience.
Une chance pour les propriétaires bailleurs
56% des français estiment que c’est le bon moment pour acheter un logement pour le louer. Malgré un contexte législatif et réglementaire mouvant on ne peut pas leur donner tort. L’évolution économique laisse en effet présager la pérennisation d’un vivier de candidats à la location et une population conséquente de locataires solvables. Reste maintenant à faire le bon investissement.
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